Communiqué des professionnels de Martinique

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La pollution liée à l’utilisation de chlordécone aux Antilles française jusqu’en 1993 est une crise sanitaire qui nous concerne tous. Les travaux de la commission d’enquête parlementaire ayant établi les responsabilités en la matière, nous devons étudier les différentes propositions qui émanent de son rapport.
Mais aujourd’hui, attention à ne pas contribuer à faire de notre Martinique, l’île à éviter.
Les organisations socio-professionnelles de la Martinique souhaitent rappeler certaines réalités avant que notre île ne soit perçue ici et ailleurs comme l’île empoisonnée, aux habitants empoisonnés, aux fruits et légumes empoisonnés, à l’eau empoisonnée, aux bains empoisonnés, aux poissons empoisonnés…

– Rappeler tout d’abord que ce sont principalement les légumes racines qui sont contaminés. Les fruits, comme la banane, les avocats, les mangues, les agrumes ne le sont pas. Que les plantations de légumes racines et autres cultures sensibles, ne sont maintenant autorisées que dans des parcelles saines rigoureusement cartographiées, dont les analyses ont confirmé l’absence de chlordécone.
– Rappeler que l’eau du réseau fait l’objet de multiples contrôles, 1200 par an dont 800 chez les particuliers et collectivités. Que l’ARS indique que sur 30 ressources, captages et forages, deux seulement posent problèmes et sont traités spécifiquement. L’ensemble des stations étant conforme et délivrant une eau bien en dessous des seuils autorisés, même si la vétusté des canalisations appelle des mesures fortes.
– Rappeler que les eaux de baignade de la Martinique font l’objet d’un suivi régulier et que 98 % d’entre elles sont classées vertes : 69 % sont d’excellente qualité, 24% de bonne qualité et 5% de qualité suffisante.
– Rappeler que certaines zones de pêche sont interdites afin de garantir la qualité des produits de la mer proposés aux consommateurs.

De nombreuses régions du monde sont contraintes de gérer les conséquences environnementales de pratiques agricoles ou industrielles passées. Elles n’en font pas pour autant une affiche publicitaire avec surenchère médiatique obsessionnelle pour imposer une image dégradée d’elles mêmes.
A l’heure ou la Martinique se dépeuple, où de nombreux jeunes la quittent attirés par des pays comme le Canada ou la France hexagonale, gérons ce problème de façon apaisée, sans excès, afin de renforcer leur désir de Martinique.

A l’heure où nos produits alimentaires, nos eaux de baignades, sont parmi les plus sûrs du monde, est-il raisonnable de pousser les Martiniquais et les touristes vers des produits et des lieux moins contrôlés ?
Nous souhaitons vivement que la connaissance scientifique sur le chlordécone se renforce.
Travaillons ensemble, recherchons des solutions concrètes pour la dépollution des sols afin de nous tourner avec confiance vers l’avenir.

  

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