DLC Outre-mer : le consommateur ultramarin est-il « un Français entièrement à part » ?

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A la veille du passage en séance publique à l’Assemblée nationale de la loi sucre rebaptisée « loi sur la qualité de l’offre alimentaire en outre-mer », dont l’objectif louable est d’établir une équité entre les produits sucrés vendus et Outre-mer et ceux vendus en métropole, la Fedom interpelle les élus de toutes sensibilités sur des pratiques contestables dont sont victimes les consommateurs ultramarins.

En effet, depuis quelques années, certains fabricants de produits frais bénéficient d’une DLC (date limite de consommation) 2 fois plus longue sur les produits frais destinés à l’Outre-mer !

Concrètement, un même yaourt, sorti d’une usine de métropole, sera proposé pendant 30 jours au consommateur breton, normand, parisien… alors qu’il sera proposé 60 jours à un martiniquais, un guyanais, un mahorais ou un calédonien…

Cette pratique inacceptable, qui perdure grâce à un flou juridique, se fait sans tenir compte des règles élémentaire de santé publique (quid en effet des possibles ruptures de chaîne du froid dues aux longs trajets et au climat dans les DOM ?) mais également au détriment des producteurs locaux, qui eux respectent la pratique en vigueur dans la profession des 30 jours de DLC.

Au-delà donc de cette forme de concurrence déloyale vis-à-vis de la production locale, le véritable problème réside dans la tromperie envers le consommateur ultramarin, qui ignore qu’il consomme des yaourts 2 fois plus vieux que ceux proposés dans l’Hexagone.

Il est parfaitement louable  de se préoccuper de santé publique et d’équité en matière de taux de sucre dans les produits. Il l’est tout autant quand il s’agit de date de péremption des produits frais consommés en outre-mer.

A la veille du passage en séance publique de cette proposition de loi, la Fedom tient à saluer l’écoute de Mme Hélène Vainqueur-Christophe, rapporteur de ce texte, mais compte également sur la mobilisation de l’ensemble des élus d’Outre-mer et de métropole, afin que cette discrimination soit supprimée, et que le consommateur ultramarin ne soit pas, pour reprendre l’expression chère à Aimé Césaire, un « Français entièrement à part mais bel et bien un Français à part entière ».

La Fedom, le 25 mars 2013

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