Ecole de la deuxième chance

Les écoles de la deuxième chance sont issues des principes contenus dans le livre blanc « Enseigner et apprendre – vers la société cognitive » présenté en 1995 à l’initiative d’Edith CRESSON, Commissaire européen. L’expérimentation positive des E2C a conduit en 2008 à la promulgation des textes législatifs et règlementaires qui garantissent un cadre textuel national aux écoles. Pour l’heure, les écoles de la deuxième chance sont présentes dans quatorze régions, dont la Martinique.

 

Il s’agit d’un dispositif institutionnalisé, et selon l’article L214-14 du Code de l’Education, les écoles de la deuxième chance proposent une formation à des jeunes ayant décroché du système scolaire et dépourvus de qualification professionnelle ou de diplômes.

Missions

Les écoles de la deuxième chance (E2C) créées sur le territoire à l’initiative des collectivités territoriales et des acteurs de l’insertion professionnelle participent pleinement à la priorité de réduire le nombre de jeunes sans qualification telle que définie par la dynamique Espoir Banlieues et les actions engagées à la suite du comité interministériel des villes du 20 juin 2008 et le comité interministériel pour la jeunesse du 30 janvier 2009.

Sont qualifiées d’écoles de la deuxième chance les établissements ou organismes de formation attributaires du label éponyme, se conformant aux critères définis par le cahier des charges établi par le réseau français des écoles de la deuxième chance sur avis conforme des ministres chargés de l’éducation et de la formation professionnelle.

Le public de l’Ecole de la Deuxième Chance

Le public accueilli est composé de jeunes sans emploi de 16 à 25 ans, issus des 18 communes du nord de la Martinique.

Ce public en difficulté d’insertion professionnelle, en décrochage scolaire, reste fragile et éprouve des difficultés à se positionner dans un parcours de longue durée. C’est pourquoi les parcours cofinancés sont calculés sur une durée moyenne, sans préjuger de la durée individuelle qui sera adaptée à la réalité de chaque jeune accueilli.

La C.C.N.M., l’Etat, la Région et l’Europe s’engagent à cofinancer le fonctionnement de 100 places. La rémunération des publics qui intègreront le dispositif est prise en charge par le Conseil Régional de Martinique. En cas d’abandon ou de sortie positive (emploi, formation) en cours de parcours de l’un des stagiaires, un nouveau recrutement devra avoir lieu.

Le projet / constats :

  • Les jeunes de moins de 26 ans  du territoire de la Communauté des communes du Nord de la Martinique représentent 19,9% des demandeurs d’emploi contre 18,3% sur l’ensemble de la Martinique.
  • Les demandeurs d’emploi de longue durée représentent 11,3% de leur catégorie contre 9,9% de cette même catégorie sur l’ensemble de la Martinique
  • Ce territoire compte 20% de non diplômés de plus par rapport à l’ensemble de la Martinique.

Nous trouvons là un public fragile et vulnérable qui ne trouve pas de réponses dans les dispositifs classiques. Un public méfiant par rapport à un monde du travail lui même méfiant vis à vis des jeunes.

La démarche :

L’objectif de celle-ci est d’accompagner ces jeunes dans une démarche de construction ou de reconstruction globale pour permettre leur insertion professionnelle. Celle-ci doit partir d’eux pour les amener à mieux se connaître et s’approprier leur environnement social, géographique, culturel, économique, se réapproprier les connaissances de bases perdues on non acquises indispensables à leur insertion. Il n’était pas question de refaire l’école, d’ajouter un dispositif de plus mais de penser à quelque chose permettant de prendre en compte chacun dans sa globalité et avec ses spécificités tout en prenant pied dans la réalité de l’environnement notamment professionnel.

Les principes autour desquels se construit une école de la deuxième chance correspondent bien à ceux qui doivent permettre la mise en place d’un dispositif adapté aux problématiques rencontrées. La force de ce dispositif est qu’il s’inscrit dans un réseau de complémentarités.

Ainsi, ont pu se rassembler pour faire ensemble les partenaires publics (Etat, Région, CCNM, structures d’insertion), les partenaires privés issus du monde de l’entreprise, de l’artisanat. L’école permettra à chaque jeune de construire un parcours personnalisé alternant périodes en entreprises et périodes en école avec des activités centrées sur les savoirs de base, le développement personnel et social.

Trois grandes étapes :

  • Evaluation et contractualisation du parcours
  • Elaboration des projets professionnels et de formation. L’objectif recherché lors de cette étape est une sortie positive : contrat de travail, contrat de professionnalisation, d’apprentissage, création d’activité, voire rescolarisation.
  • L’entrée dans la vie professionnelle et l’accompagnement post école. 

Un comité de pilotage est garant du maintien de la qualité du dispositif, il est composé :

  • d’un représentant de l’Etat
  • d’un représentant de la Région Martinique
  • d’un représentant de la Communauté des Communes du Nord de la Martinique
  • d’un représentant de la Mission Locale
  • d’un représentant de Pôle Emploi,
  • d’un représentant des socio-professionnels
  • des représentants de l’E2C