Les chefs d’entreprise de Martinique veulent une université rassemblée et forte.

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La perspective du démantèlement de l’UAG inquiète le monde économique, et c’est d’une seule et même voix que ses représentants ont décidé d’exprimer leur position au Président de la République, au Premier ministre, ainsi qu’au ministre des Outre-mer et au ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur. A l’heure où l’ouverture au monde s’impose et où toutes les forces doivent être réunies pour faire face aux défis du 21è siècle, les chefs d’entreprise de Martinique s’alarment de ces nouveaux bouleversements qui ajoutent de l’instabilité à l’inquiétude.

Le texte intégral de la motion :

Nous, socioprofessionnels, entretenons de longue date d’étroites relations avec l’UAG dans les domaines de l’enseignement, de la recherche et de l’insertion professionnelle. Notre implication dans tous ces champs sera même amenée à se renforcer au cours des années à venir dans l’objectif d’une meilleure adéquation entre les besoins de l’entreprise et l’offre universitaire.

Nous tenons, dans ce contexte, à exprimer notre plus vive inquiétude à l’égard de l’annonce faite par Madame la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche concernant la création d’une université de plein exercice en Guyane dans des délais très proches. Cette décision nous semble précipitée et l’impréparation du processus qu’elle déclenche ne peut que nous alarmer. En effet, la décision de Madame la Ministre, par-delà la Guyane, affecte l’ensemble de l’UAG et donc l’ensemble de ses territoires d’implantation, et ne pourra manquer de générer des conséquences dommageables pour leur tissu socio-économique.

L’avenir ainsi dessiné pour l’Université sur nos territoires va à l’encontre de toute politique ambitieuse apte à assurer l’excellence dont nous avons besoin, tant dans le domaine de la recherche que dans celui de la formation initiale, continue et professionnelle.

La politique actuelle menée par l’Etat incite aux rassemblements d’universités, leur permettant de gagner en attractivité (internationalisation) et en compétitivité (classement de Shanghai…). Nos voisins de la Caraïbe ont déjà su montrer l’exemple. Ils ont atteint l’excellence en choisissant d’unir leurs efforts pour se doter d’un outil commun, l’Université des West-Indies. On propose en revanche à nos territoires la perspective d’une situation inverse, de morcellement. Elle n’offrirait aucune visibilité aux universités de plein exercice qui en naîtraient, et les cantonnerait dans un rôle de centres universitaires régionaux de seconde zone, extrêmement dommageable pour les territoires et les populations concernés.

Nous affirmons que seule une université forte pourra maintenir le vivier de compétences et de qualifications qui nous est indispensable pour garantir la performance et la compétitivité de nos entreprises.

Fait à Fort de France, le 22 novembre 2013

  • Président de la Chambre d’Agriculture : Louis-Daniel BERTOME           
  • Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Martinique (CCIM) : Manuel BAUDOUIN
  • Président de l’Association Martiniquaise pour la Promotion de l’Industrie (AMPI) : Pierre MARIE-JOSEPH
  • Président de la CGPME Martinique : Alexandre RICHOL
  • Président du MEDEF Martinique : Philippe JOCK
  • Président de Contact-Entreprises : Emmanuel de REYNAL
  • Président de la FTPE Martinique : Philippe NEGOUAI
  • Président de l’UGPBAN : Eric de LUCY    
  • Président du Conseil de l’Ordre Des Experts-Comptables : Djibo MOSSI        
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