La 2ᵉ édition de la Rencontre du Monde Économique, organisée par le MEDEF Martinique, a permis de mettre en lumière les défis colossaux auxquels fait face notre économie insulaire, mais également les solutions concrètes envisagées pour tracer une voie vers la relance. Sous le thème « Crise et relance : Construire ensemble l’économie de demain à la Martinique », cette rencontre a été marquée par l’intervention forte et engagée de Catherine RODAP, présidente du MEDEF Martinique.
Au cœur des discussions, le protocole d’accord signé le 16 octobre dernier entre l’État, les acteurs économiques, les élus et les distributeurs alimentaires. Catherine RODAP, rappelle que le protocole repose sur trois leviers majeurs :
- La péréquation de l’octroi de mer, déjà en cours de mise en œuvre.
- La réduction de la TVA, en attente d’une loi de finances.
- Le renforcement de la continuité territoriale, indispensable pour un territoire insulaire.
Ces mesures visent un objectif ambitieux, mais essentiel : réduire de 20 % les prix sur 54 familles de produits de première nécessité, tout en renforçant le pouvoir d’achat des consommateurs martiniquais.
Une stabilité politique et économique : une nécessité
Dans un contexte marqué par l’instabilité politique, illustrée par trois dissolutions gouvernementales en un an, Catherine RODAP a rappelé l’urgence de garantir une stabilité politique et économique pour permettre au tissu entrepreneurial de se reconstruire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- 200 entreprises détruites ou vandalisées.
- 2000 salariés en activité partielle, soit l’équivalent de 270 000 emplois à l’échelle nationale.
À cela s’ajoutent les pressions financières liées aux PGE (prêts garantis par l’État) contractés durant les précédentes crises. Pour de nombreuses entreprises, la liquidation ou le redressement judiciaire semble inévitable.
Le rôle central des entreprises dans la relance
Les entreprises, malgré ces crises successives, continuent de jouer un rôle crucial dans le développement économique et social de la Martinique. Selon Catherine RODAP, « sans entreprises, il n’y a pas de territoire, pas d’emploi, pas d’économie. » Elle a appelé à replacer la valeur du travail au cœur des priorités et à soutenir activement les entrepreneurs locaux.
Le MEDEF Martinique plaide également pour la création d’un ministère de l’Outre-mer pleinement dédié aux réalités des territoires ultramarins, afin d’assurer une prise en compte réelle des enjeux spécifiques.
Un appel à l’action
Cette Rencontre du Monde Économique a aussi été l’occasion de rappeler l’importance d’une communication claire et régulière entre les acteurs économiques, les politiques et la population. Catherine RODAP a insisté sur la mission d’intérêt général portée par les entreprises, qui ne se contentent pas de produire de la valeur, mais participent activement à construire l’avenir du territoire.
La Martinique se trouve à un tournant historique. Avec des entreprises résilientes, des mesures adaptées et un soutien politique cohérent, elle a les moyens de relever les défis de demain et de se réinventer.
